de HUANCAR à SALTA

Nous quittons ce village à forte identité culturelle avec la sensation d’avoir partagé un moment important de la vie de ses habitants. Le folklore ici est très fort, tout le monde en est imprégné, et tous les villageois étaient attentifs aux représentations, des plus jeunes aux plus anciens, tous se sentent concernés par leurs racines Indiennes de la tribu Atacama. Ils ont une habile façon d’adapter leurs rites ancestraux liés à la Pachamama, la déesse de la terre mère héritée des cultures Sud Américaines primitives, à la religion catholique, qui, elle aussi, a beaucoup de poids. D’un côté nous voyons l’empreinte laissée par les conquistadores, de l’autre, nous sentons bien que nous sommes à la porte des Andes...

La route 40 est sauvage, nous avons encore une fois la chance de pouvoir observer les belles vigognes qui s’enfuient au moindre craquement de branche sèche. Elles devaient être plus habituées à voir des humains aux Salines qu’ici, route bien moins fréquentée. Notre imagination galope au même rythme que ces vigognes qui, tels des licornes, disparaissent dans les canyons....

La chaîne de montagne est dominée par ce volcan que nous voyons depuis San Juan de Quillaques, nous  nous en rapprochons et sommes impressionnés par la douce beauté de sa face Nord. Nous hésitons à faire son ascension qui n’a pas l’air difficile, mais nous sommes déjà à 4500m, lui semble faire plus de mille mètres de plus. Nous avons questionné plusieurs personnes pour connaître son nom, mais nous avons eu différents sons de cloche. J’ai enfin pu le trouver sur un fascicule que l’on m’avait donné à Susques, il s’appelle Tuzgle. Il se trouve au niveau du village de Puesto Sey, où nous avons appris par Norma de Susques que nous pouvions trouver des Aguas Termales. Discrètes et naturelles, elles se trouvent bien après le village, au pied du volcan. Rien ne les signalent si ce n’est une toute petite cabane abandonnée qui n’est autre en fait qu’une minuscule piscine couverte, et vide.

Nous ne résistons pas à une petite baignade improvisée, mais vous ne verrez pas les photos! l’eau coule selon nous à au moins 40°. Cette pause un peu soufrée nous requinque, notre peau est toute douce, nous nous sentons apaisés.

Nous dépassons le volcan et pouvons l’admirer sous sa face Sud, peu enneigée, et plus rude, noire, pleine de bombes de laves dévalant sa pente. Le paysage témoigne de sa dernière explosion.

Quelques km plus loin nous découvrons une petite lagune, qui elle, au contraire est gelée. Nous pouvons presque marcher dessus, mais c’est bien plus agréable de sauter sur ces petits tas de mousse souple. C’est un paysage féerique, onirique, on s’imagine dans une bande dessinée héroïque-fantaisie.

La route rétrécie, devient plus caillouteuse et des rochers rouges surgissent devant nous, accompagnés d’un vol de perruches dont le plumage magnifique rachète le «chant» de cette espèce bavarde et criarde.

Nous débouchons sur le viaduc de Polvorilla, il se trouve à 64m de hauteur, à 4200m d’altitude. Il est un des nombreux viaducs du train des nuages, dont le terminus se trouve à San Antonio de Los Cobres, notre prochaine ville étape carburant. Nous croisons alors la route de Stéphanie et Olivier, jeune couple sur la route depuis plusieurs mois avec leurs deux enfants. Une pause bavardage s’impose, surtout que nous avions déjà communiqué par mail avant notre départ. Le blog est sympa comme ses auteurs, les photos très belles: http://www.meriguet-tour.com

Sur leur blog vous aurez la même photo, eux de dos, nous de face!

Nous débouchons sur une ville nommée San Antonio de Los Cobres, une ville qu’on ne saurait dire en construction ou abandonnée. C’est le terminus du train des nuages et de nombreuses femmes et enfants nous accostent pour nous vendre leur lamas en tricot.

Nous essayons de la quitter par une route que nous ne trouvons pas, et, par une erreur de navigation, nous nous engageons sans le savoir sur une piste de tôle ondulée abominable. Les vibrations sont telles que 150 km plus loin, éreintés, nous trouvons un bivouac à la tombée de la nuit et découvrons un bazar inimaginable à l’intérieur du camion. Le frigo est sorti de son logement pour se promener, et tous les placards du fond se sont vidés. Nous retrouvons le camping de Salta le lendemain avec quelques projets d’amélioration!