Avec Michele et Ali, nous sommes entre de bonnes mains. Ils connaissent les gars du port et les rues de la ville n’ont plus de secret pour eux. Quelques Sénégalais nous attendent à la sortie du cargo pour essayer de nous vendre des babioles et autres sculptures en bois. On imagine bien un éléphant dans notre petit camion !
D’un pas décidé, nous allons au cyber café ouvert la nuit, mais ils n’y font pas de change. Nous allons, Italiens oblige, au café de Rome, un endroit select où l’on peut jouer aux machines à sous, boire un verre, ou manger. Les plats qui nous passent sous le nez sont garnis de langoustes et sentent drôlement bon. Si le prix des plats est en rapport à celui des consommations, cela doit valoir le coup. Ici nous pouvons payer en Euros, ils rendent la monnaie en Francs CFA.
Nous testons bien sûr la bière locale, la FLAG, très bonne et légère. Cela nous fait assez de monnaie pour le cyber.
Nous allons passer une heure sur internet : 1 euro = 650 FCFA. 1H d’internet : 500 FCFA.
Envoyer des emails sur ces vieux ordinateurs à la connexion ultra lente nous crispe un peu. Il faut réapprendre la patience. Heureusement qu’on prépare les mails à l’avance, cela fait gagner du temps.
Thille n’en peut plus d’attendre, il s’embête pendant ce temps, surtout qu’est diffusé à la télé un match de foot du Sénégal. Tout ce qu’il aime, attendre en regardant du foot !!! hum hum.
Après que tout le monde ait fini, Michele nous emmène dans un autre endroit qui lui rappelle l’Italie : LA SCALA ! Mais je vous rassure, rien à voir avec celle de Milan !
C’est une boite de nuit pas trop nickel, des filles, lascives et sexy attendent… Certainement des célibataires, et des marins. D’ailleurs, nous y rencontrons tous les Indiens du grande Buenos Aires qui ont l’air de bien connaître les nanas du coin qui s’agglutinent autour d’eux. Kurt et Simoné ne peuvent s’empêcher de tailler la bavette avec des filles au bar, qui d’ailleurs, selon eux, s’expriment très bien en anglais. Les Sénégalais sont internationaux, ils nous abordent dans toutes les langues, ils s’adressent même en Portugais à Sandra pour la brancher, qui s’agrippe fort à son amoureux.
Nous retournons au cargo vers minuit. Michele en a assez, nous aussi. D’autant qu’il n’a plus longtemps à attendre avant de retrouver sa jolie femme Brésilienne qui nous rejoindra sur le cargo à Salvador de Bahia.
Les consommations coûtent plus du double qu’au café de Rome. Comme nous n’avons plus assez de monnaie locale, nous voulons payer avec un peu d’Euros ou Dollars. Le patron de la boite soutire à Michele 10 dollars et 5 euros sans lui rendre les 13000 FCFA qu’on lui avait donné avant. Impossible de discuter, c’est comme ça.
Nous rentrons en se faisant klaxonner par tous les taxis croisés, vu l’état de délabrement de ces taxis, il est préférable d’utiliser nos jambes, d’autant que la ville est à la sortie du port.
Une fois sur le cargo, nous prenons un peu l’air tous ensemble sur le pont pour observer les manutentions de déchargement des bagnoles déglinguées. Ils n’y vont pas de main morte, les pneus crissent, les pots d’échappement sont percés pour la plupart et nous promettent une bonne nuit bien bruyante, les cabines étant juste en dessous. Les voitures en piteux état au chargement le sont encore plus au déchargement.
Le pont supérieur est enfin dégagé, nous pourrons y circuler facilement maintenant, en faisant attention à ne pas glisser dans l’huile de moteur que les voitures laissaient fuir.
23/02, nous quittons le quai, escortés des barques de pêcheurs qui nous font coucou et suivent le cargo pour y attraper ce qui remonte à la surface dans le sillage. Le vent est toujours aussi frais, la mer moutonne et le ciel est brumeux. Ce n’est pas très agréable, alors on décide d’aller transpirer à la salle de sport, en regardant les cités d’or sur l’ordinateur. Ça fait passer le temps tout en pédalant. Nous n’avons que 4H de navigation pour rallier Banjul en Gambie en temps normal, mais il faut attendre que la marée monte dans le delta pour que l’on puisse y entrer. Nous n’arriverons au port que dans la soirée. On a froid, on remet les polaires. Les pêcheurs sur leurs petites barques, emmitouflés dans des K-way affrontant de si grosses vagues sont courageux. Ils sont loin de la côte.