LA FORÊT DES YUNGAS
DANS LE PARC PROVINCIAL DE YALA

23 Avril 09: Salta et nos colocataires du camping vont nous manquer, c’est sûr, mais il faut bien voir du pays, c’est pour ça qu’on est là! Nous partons sur Jujuy, capital de la province de Jujuy, la route qui y mène est très étroite, mais peu fréquentée, et très verte. Cette petite route traverse une forêt humide tropicale, ressemblant à celle que nous avons emprunté lors de notre montée dans les vallées Calchaquies. Arbres chevelus assaillis de broméliacées, lacs bucoliques, fougères et ruisseaux.

Nous arrivons à Jujuy, et en stationnant, Armelle et Gérald pointent le bout de leurs bicyclettes à ce même endroit! Ils étaient partis avec un jour d’avance de Salta, et les voilà qui arrivent après avoir fait cette route qui à vélo doit être encore plus belle en grand écran! Nous sommes très heureux de les retrouver, ce sont de vraiment bons compagnons de voyage, alors on se refait une petite bouffe ensemble pour ne pas changer les bonnes habitudes. Nous devons reprendre notre chemin avant que la nuit nous surprenne, mais cette fois-ci nous ne croiserons plus nos cyclistes préférés car ils montent courageusement en Bolivie, et nous partons vers le soleil couchant comme Lucky-Luke.

Nous pensons que passer la nuit à Termas de Reyes est une bonne option selon les conseils de Philippe, peu de km et un bivouac sympa. Nous y arrivons en début de soirée et qui voilà, Flo et Géo! Le hasard nous permet de nous sevrer en douceur de tous nos copains de camping! Ce n’était pas du tout prévu de se retrouver là mais cela nous fait plaisir de passer encore un peu de temps ensemble. Nous sommes en contre-bas de montagnes hautes et sombre, entre lesquelles coule un torrent qui fait la joie de Dédé qui a du mal à le traverser à cause du courant, il n’a même pas froid aux pattes contrairement à nous. La température a chuté brusquement depuis Salta, et nous avons sorti l'attirail d’hiver pour les soirées en plein air.

Cet endroit s’appelle les Termas de Reyes, il y a là un hôtel à cures thermal, et près de nous une piscine d’eau chaude. Nous n’y allons pas car elle ferme à 20h et il est trop tard. Cela doit être pourtant bien agréable car il n’y a personne.

24 Avril 09: Une petite route sinueuse grimpe la montagne en face de nous et semble rejoindre la route 9 qui nous mènera au Nord. Géo a un moment d’hésitation mais souhaite tenter le coup avec leur camping car, ça lui fera un essai sur ce genre de piste avant d’affronter la Bolivie bientôt. Il a fait le bon choix, son camping car passe tout sans soucis à notre grand étonnement. Il préfère même nous doubler car nous, on rame plutôt avec notre moyenne de 20 km/h. Nous faisons quelques arrêts, cette piste sinueuse traverse un parc naturel protégé de la forêt humide des Yungas et débouche à Yala, un petit village dont le nom à plusieurs significations, «Mujer enamorada y pretendida» ou «Ralo» qui selon mon dico signifie «clairsemé» ou même «Yana» qui en dérivé Quechua voudrait dire «couleur noire obscure». Et c’est plutôt ce nom là que nous pourrions retenir car la montagne est ombrageuse aujourd’hui, les nuages sont bas, noirs, menaçants et donnent une couleur sombre et inquiétante aux 3 lagunes que nous rencontrons en enfilade. Il y a la lagune Desaguadero, la Rodeo, et la comedoro, toutes trois des sanctuaires à oiseaux, habitées d’une avifaune importante qui a valu à cette forêt d’être déclarée par l’UNESCO en 2002 comme zone noyau de la réserve de la biosphère de Las Yungas.

Une petite pluie fine nous accompagne sur la fin de la piste, rien d’anormal puisque c’est une forêt humide, cela n'entache pas le plaisir que nous avons de rouler à travers, Géo conduit son «ping-car» comme dirait le petit Willy, comme un chef.

La route se termine au bas de la montagne, nous sommes près du village de Yala, mais nous n’y allons pas, nous trouvons une aire de repos aménagée de barbecues au bord du torrent, de plus il y a un petit magasin à côté. Nous prenons donc le repas ensemble, Flo et Géo nous offrent de partager la viande qu’ils ont, et nous utilisons un des barbecues mis à disposition. L’endroit est si calme et le torrent si clair que nous n’avons pas besoin d’aller loin pour nous baigner, et nous décidons de rester là pour la nuit.

25 Avril 09: Les chiens copains de Dédé ne nous ont pas dérangé pendant la nuit, c’est rare ici de ne pas entendre aboyer à tout va. Nous levons le camp assez tôt car nous étions en panne d'électricité depuis hier soir,nous avons trop tiré sur le jus et le soleil ne s’est pas pointé de la journée. Nous partons donc en quête de soleil pour retrouver notre confort électrique. Flo et Géo restent encore un peu dans les parages, le temps est idéal pour faire l’école à Mélodie. Nous nous disons à nouveau au revoir en espérant nous rencontrer encore, mais ce coup-ci, ce sera dans un bon moment, ils partent sur la Bolivie, et pas nous...pas encore...

Nous cherchons donc le soleil, et c’est dans un brouillard épais que nous pénétrons. Heureusement, cela ne dure pas, et arrivés à Volcan, le soleil laisse apparaître de superbes montagnes. Nous nous arrêtons dans ce petit village car il y a un véritable marché artisanal tenu par quelques femmes tricotant les chaussettes, bonnets, écharpes et ponchos qu’elles vendent ici.

Nous faisons un petit achat quand même car tout est vraiment fait main, et poursuivons notre voyage vers Purmamarca, encore un endroit qui mérite un carnet à lui tout seul.