Sorata, au pied de l’Illampu

Du 23 au 25 Juillet: Avant de quitter Nicolas, Jessica et Eliot à La Paz, ils nous avaient parlé d’un petit village tranquille qu’ils avaient l’intention de visiter. N’en étant pas très loin, nous décidons d’y aller pour y passer deux jours pour se réchauffer un peu après le froid du lac. Situé à 2600 m d’altitude, c’est un endroit idéal pour reprendre un peu force.

La route pour y accéder est très belle, les champs cultivés à flanc de montagne sont d’impressionnants patchworks travaillés sur des pentes abruptes. On se demande comment c’est possible de grimper là-haut pour cultiver la terre.

Nous trouvons le camping au creux de la vallée dominée par cette majestueuse montagne de plus 6000 m, la végétation change radicalement à ce niveau, les eucalyptus odorants remplacent les herbes rases d’altitude, les colibris et papillons dansent, les fleurs et les fruits sont nombreux. Ce camping est un vrai paradis, malgré le fait qu’on ne puisse pas pénétrer à l’intérieur avec notre véhicule. Nous restons donc à l’entrée, mais cela nous convient bien, la vue est splendide et nous sommes à l’entrée de ce jardin à l’atmosphère sereine.

Nous décidons de rentrer à La Paz afin de trouver un moyen d’aller à Rurrenabaque, dans la jungle du parc national Madidi. Nous faisons plusieurs agences pour trouver un départ rapidement pour nous y rendre en pirogue, malheureusement le prochain départ est trop tard pour nous laisser du temps sur place avant que mon père prenne son avion de retour. Manque de bol encore, les avions pour y aller sont tous annulés car la piste est trop détrempée à cause de ce mauvais temps exceptionnel.

Nous nous résignons et cherchons un autre plan, mais la mauvaise météo nous empêche quoi que ce soit.

Nous voilà donc de retour à Alcatraz. Pour notre plus grand plaisir, nous retrouvons Jessica et Nicolas qui n’ont pas fait la boucle initialement prévue et reviennent plus tôt à La Paz.

Nous décidons ensemble du prochain parcours, et en regardant la météo sur internet, il se trouve que l’endroit le plus proche avec du soleil est Sorata.

Nous décidons donc d’y retourner ensemble. Le camping nous avait plu, la cuisine du restaurant est de très bonne qualité, et il y a des balades à faire dans les environs.

28 Juillet: Nous quittons une fois de plus La Paz.

Nous nous installons à nouveau dans ce jardin d’Eden, Eliot est ravi, il peut marcher à 4 pattes dans l’herbe et découvre des animaux, oies, lamas, perroquets aras, poules...

29 Juillet: Nous visitons le village, très petit, vivant autour d’une place et son marché. Ce village est connu pour être le camp de base à de nombreux marcheurs car la région permet de nombreux treks très intéressants selon les guides et autres voyageurs rencontrés au camping. Nous n’aurons pas vraiment le temps d’en faire une, celles-ci durant plusieurs jours. Nous nous décidons pour une petite marche de 12 km demain à la grotte de San Pedro.

30 Juillet: Nous partons sur la piste de la grotte de San Pedro, cette grotte présente un intérêt particulier, il y a une lagune à l’intérieur. La piste est très belle, un peu comme la route de la mort de La Paz, elle est étroite, donne d’un côté sur la falaise, et de l’autre sur un ravin profond.

Nous longeons la rivière venant de la montagne, très claire, qui, à un endroit en rejoint une autre couleur chocolat et le mélange se fait.

La vue est vraiment très belle, nous avons les yeux plongés dans des canyons colorés d’un côté, et dans les montagnes enneigées derrière nous.

Après deux heures de marche, nous arrivons à l’entrée de cette fameuse grotte, qui aurait été à l’époque Inca un passage menant tout droit à Cuzco! ça fait quand même pas mal de km.

Nous entrons et sommes assaillis par une chaleur humide, nous sommes moites et avons une irrésistible envie de nous baigner, malheureusement, cela est interdit depuis quelques temps. La baignade libre est remplacée par deux ridicules pédalos, dont on ne comprend pas bien l’intérêt à se retrouver presque dans le noir à pédaler sur une mini lagune! Bref, le côté insolite de la chose nous amuse beaucoup et continuons notre progression dans le noir avec cette chaleur incroyable. C’est la première fois que nous entrons dans une grotte sans nous cailler!

Quelques chauves souris nous escortent et nous entendons leurs petits cris dès que nous approchons un peu trop près. 3 espèces nichent à cet endroit, elles sont protégées.

Certains passages sont un peu difficiles avec un sac à dos, mais cela amuse Eliot, qui n’a ni peur du noir, ni le vertige!

Après une vingtaine de minutes passées dans cette grotte incroyable, nous sortons et sommes heureux de retrouver l’air frais et la lumière du jour. Il y t’il beaucoup de bébés qui se font changer leur couche avec un panorama pareil?

Au retour, Jessica et Nicolas décident de faire du stop pour rentrer plus vite, Eliot commence à en avoir assez d’être immobile dans son sac, il veut marcher aussi. Un pick-up s’arrête, ils montent dans la benne, Thille et moi préférons reprendre la marche.

Au retour la lumière est encore plus belle, dorée, elle embrase Sorata.

Je fini la marche toute seule car Tarzan être toujours devant, et Jane, être toujours à la traîne!

La récompense de cette journée sera une bonne vraie limonade faite maison par le jeune employé du camping, (pour les filles, les gars sont à la bière of course!) et une bonne vraie douche bouillante comme on en fait plus dans ce pays! Nous racontons toute notre balade à papa qui avait préféré prendre du repos au calme et à l’ombre des plantes fleuries.

Nous finirons cette journée au restaurant du camping avec un énorme et réconfortant T-bone steak de folie.

Ainsi s’achève notre séjour détente dans ce petit village accroché à la montagne.

Demain matin, nous partons à Coroico pour avoir encore plus chaud, et être encore plus bas.